Le législateur impose la rédaction d’un DU comportant l’évaluation des risques, mais il ne dit rien des moyens à utiliser pour y parvenir. Les organismes de prévention de la Sécurité sociale recommandent de conduire une démarche en quatre étapes et d’y associer les salariés.
Il s’agit de former un groupe de travail. Celui-ci définira la méthode d’évaluation convenant à l’entreprise et le champ d’intervention. En effet, il est possible de partir d’un découpage géographique (par atelier, par poste…) ou d’un découpage par type d’activité, produits utilisés, etc.
L’inventaire des risques dans l’entreprise doit s’opérer sur le travail réel, c’est-àdire sur les situations concrètement vécues par les salariés. Les observations des salariés remontent la hiérarchie avec l’appui des institutions représentatives du personnel (délégués, CE, CHSCT, syndicats). Cette démarche participative permet d’établir un inventaire des risques réaliste et complet, qui donnera lieu à une évaluation pertinente.
Rappelons que pour identifier les risques, il existe une méthode pratique et efficace : l’outil d’identification des risques (voir l’aide-mémoire Définition et identification du risque). Quels sont les dangers ? Quels sont les risques, pour qui et dans quelles conditions ? Quel est le temps d’exposition ? Le niveau de protection réel ? L’environnement ? Les compétences particulières réelles pour travailler en présence des dangers repérés ?
Ce questionnement peut être appliqué systématiquement aux différentes situations de travail existant dans l’entreprise. Outil d’inventaire, il est aussi un outil d’analyse. Il permet d’ébaucher l’étude des conditions d’exposition des salariés aux dangers. Il permet de connaître leur niveau de protection et leur compétence pour travailler en présence du danger. A ce titre, il est le point d’amorce de la démarche de prévention.
L’étape du classement des risques se fait de manière consensuelle au sein d’un groupe de travail qui permet d’impliquer les divers acteurs de l’entreprise. Ce classement a pour but de hiérarchiser les priorités, donc de décider des mesures de prévention, à court et moyen terme.
Quels que soient les critères de classement retenus par le groupe de travail, le point fondamental est que leur définition ait été établie en commun de façon explicite, avec le double objectif de permettre le débat sur les priorités et d’aider à planifier les actions.
Le groupe de travail propose des mesures en s’appuyant sur le classement des risques.
À l’issue de cette démarche, l’employeur dispose des éléments qui lui permettront de décider des mesures à prendre.